Gabon : Anniversaire de décès - En souvenir du boxeur pro Lendoye

Par Fabrice Guitrie

Huit années se sont écoulées depuis le départ du premier véritable boxeur professionnel gabonais, Crispin Lendoye, décédé le vendredi 25 janvier 2018 à Libreville. Le silence de la Fédération Gabonaise de Boxe (Fégaboxe) et de la famille de la discipline à l'époque était particulièrement frappant. "De savoir que là-haut tu as trouvé la paix, la sérénité et le bonheur que tu mérites, nous aide à accepter le vide laissé par ton absence. Puisses-tu toujours veiller sur les tiens", est le message émouvant adressé à l'illustre disparu par l'ancien journaliste vidéo de l'AFP, Jean Rovys. 

Athlète brillant des années 90, Crispin Lendoye, tout en humilité, était devenu le plus grand paria de la société gabonaise. Relégué au second plan par de nombreux successeurs au poste de président de la Fégaboxe et par le ministre des Sports, ce champion, malgré ses énormes contributions à la nation, a été oublié. Plusieurs fois champion du Gabon de boxe, il a valablement représenté le Gabon sur la scène internationale. Pourtant, cela fait déjà huit (8) ans que ce champion n'est plus, et il semble comme s'il n'avait jamais existé.

Malgré les multiples interpellations de la presse sportive, le pays est loin d'avoir mis en place des solutions efficaces pour ses sportifs après leur carrière. Crispin a avait été abandonné par les autorités gabonaises après une blessure subie en pratiquant son art. Laborieux, son parcours, il a terminé ses jours en tant que chauffeur de taxi-bus, ayant réussi à surmonter sa blessure. Il avait sollicité une réintégration au Ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi qu'à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) pour sa reconversion, mais sa demande n’a pas obtenu l’écho favorable qu’elle méritait.

La fierté des fils et filles d’Okondja, sa région d'origine, vit le douloureux souvenir de Crispin, qui a quitté ce monde un vendredi 25 janvier 2018, des suites d'une longue maladie. Sa mémoire reste gravée dans le cœur de ceux qui l’ont connu, et il est essentiel de ne pas oublier le chemin qu’il a tracé pour la boxe gabonaise. Le combat est que plus jamais une telle négligence de la part des décideurs envers ces nobles serviteurs.