Gabon-Interview exclusive avec le Président de la Fégahand Sylvain Florian Pangou Mbembo : La Coupe du Gabon aura lieu à Mouila !
Notre équipe de rédaction Publi-Sports a eu la chance de recevoir comme invité, le Général Sylvain Florian Pangou Mbembo, Président de la Fédération Gabonaise de Handball (Fégahand). Nous avons abordé avec lui le bilan de la dernière CAN au Caire, la politique sportive du CTRI, la Coupe du Gabon, la place du handball féminin et les défis de la Fédération. Sans langue de bois, il a répondu à toutes nos questions.
Propos recueillis par Fabrice Guitrie.
Fabrice Guitrie: Président bonjour, Après la participation du Gabon au 26è Championnat d'Afrique des Nations Messieurs, quelles sont vos impressions et les enseignements de cette campagne ?Sylvain Florian Pangou Mbembo: Bonjour et merci de me donner l'occasion de m'exprimer sur votre média. D'abord mes impressions, c'est que nous avons une équipe talentueuse parce que nos athlètes ont démontré qu'ils avaient la maîtrise du ballon et de leurs corps tout élément fondamental à la pratique du handball, ça veut dire qu'ils ont été très bien formés et que la formation il y a.
Les enseignements que je peux retenir de cette campagne sont de deux ordres. Il nous a manqué de fraîcheur physique et notre équipe est vieillissante, pour ce qui concerne la fraîcheur physique ça m'a donné l'opportunité de réfléchir sur l'organisation de notre activité sportive dans nos compétitions locales parce que il faut reconnaître que le handball se joue essentiellement au niveau des ligues, donc les championnats provinciaux et la Fédération n'organise que la Coupe du Gabon.
Naturellement il y a la ligue élite et professionnelle qui aussi organise une compétition phare et au regard, vous conviendrez avec moi la Coupe d'Afrique des Nations se joue généralement au mois de janvier et les compétitions locales qu'il s'agisse des Championnats provinciaux, de la Coupe du Gabon et la Lineph s'arrêtent essentiellement au mois de juillet tout au plus. Et donc les équipes, nos athlètes restent en hibernation pendant longtemps avant la Coupe d'Afrique des Nations.
Il est important pour nous de réfléchir à comment garder les joueurs en jambe les années N-1, par rapport à la compétition, je réfléchis à haute voix, il va falloir s'asseoir avec les techniciens pour voir le mode. Ce manque de fraîcheur il faut aussi le reconnaître découle de l'hésitation et de la lourdeur de nos procédures administratives parce que le décaissement par rapport aux frais de participation, par rapport à la préparation de l'équipe, par rapport aux équipements se fait généralement tardivement toute chose qui perturbe la quiétude du manager ou même des personnes engagées dans l'organisation de cette compétition.
Alors que si les choses étaient planifiées longtemps à l'avance si les moyens étaient dégagés longtemps en avance, on aurait moins de stress, on aurait moins de désistement, les choses seraient bien claires. Je vous épargne en détail mais c'est vraiment un résumé grosso modo à un niveau ou un autre, chacun de ces acteurs a quelques responsabilités. Mais le moment n'est pas à pointer du doigt mais plutôt à tirer les enseignements et comment faire pour que la prochaine fois cela ne se reproduise pas.
Fabrice Guitrie: En vous écoutant ça veut dire que la participation de l'équipe nationale à ce championnat a permis au Gabon de rester dans les rangs ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Je confirme. Oui, nous sommes partis de 9e à la 11e place. Donc nous restons toujours parmi les Nations éligibles à participer d'office à la compétition donc c'est donc dire qu'en 2024 nous savons déjà que qu'en 2026 le Gabon est qualifié mais cette qualification Il faut la confirmer six mois avant au mois de mai déjà de l'année N-1, la Confédération Africaine de Handball va nous écrire pour nous demander si nous confirmons notre participation ou pas ?Pour que le président de la Fédération réponde à la CAHB, il devra d'abord recueillir l'avis de la tutelle parce que l'équipe nationale c'est vrai, c'est la fédération qui la gère mais c'est du ressort de l'État.
Fabrice Guitrie: Il est clair que vous avez hérité d'une Fédération d'un poison avec un goût de miel. Comment la Fégahand a pu fonctionner entre-temps ? Avez-vous d'autres mécanismes ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Il faut reconnaître quand-même qu'en 2022 nous avons eu une subvention de l'État de 50 millions contrairement aux autres qui étaient aussi éligibles à cette subvention de l'État je pense, si je me souviens bien avaient eu 52 millions mais nous on sait pas pourquoi nous n'avons reçu que 50. Nous avons tant bien que mal tenu d'abord à gérer et essentiellement comme c'était une subvention de fonctionnement faut le préciser c'est avec cet argent que nous avons géré un peu les charges de la Fédération.
On a un siège qui est situé à la peyrie non loin de l'ancien cinéma d'akèbè, ce bâtiment il faut l'entretenir et il y a un coup, il y avait les dettes que nous avons trouvé et que nous avons également penser épongé à cette époque-là mais et c'est aussi la contribution des membres du bureau, les uns et les autres avec leurs contributions ont permis de gérer certaines charges, et grâce aux partenaires qui nous ont également aidé comme le PMUG... C'est comme ça qu'on a fonctionné, j'ai envie de dire au petit bonheur la chance.
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Fabrice Guitrie: Parlons de la Coupe du Gabon, Avez-vous les garanties des nouvelles autorités ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Je ne doute pas de la bonne foi de la tutelle, contrairement à l'ancienne équipe gouvernementale. En tout cas, celle d'avant le 30 août 2023 la communication n'existait quasiment pas. On n'était pas capable de se prononcer sans l'avis de la tutelle, alors que là l'ambiance est tout à fait différente, la communication est de mise et pour la tutelle autant je me souvienne, il n'est pas question que les compétitions statutaires ne se déroulent pas. Elle doivent se dérouler. Maintenant je disais tantôt dans une de vos questions que notre administration a quelques lourdeurs parce que la coupe du Gabon étant une compétition statutaire donc elle est financée en tout cas à l'état actuel par la subvention de l'État.
Il y a des procédures à respecter. Nous sommes donc en attente de ces procédures là, que la tutelle nous mette à disposition, les moyens financiers et derrière la Fédération s'emploiera à organiser cette Coupe là, j'ai l'espoir que des moyens seront dégagés pour que la coupe se joue cette année.
Fabrice Guitrie: Sans langue de bois, avez-vous la vision du CTRI concernant le sport dont le handball en particulier ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Le sport en général, on parle de plus en plus de la diplomatie à travers le sport, nous sommes dans une situation particulière et c'est une situation particulière qui mérite aussi d'être appréciée autrement. Si dans d'autres secteurs d'activité le Gabon a toujours gardé sa place dans la communauté internationale, dans le cancer des nations, il n'y a pas de raison que le Gabon ne soit pas au milieu des autres lors des Rencontres Internationales.
Oui le CTRI à l'ambition de marquer la présence de notre pays dans les grands rendez-vous continentaux pourquoi pas internationaux, encore faut-il que nos performances s'y collent dans tous les cas le CTRI à l'ambition de mettre les moyens nécessaires pour que la jeunesse gabonaise exprime son talent quelque soit la discipline, dans le handball en particulier. Encore que nous avons quand même un passé assez élogieux.
Fabrice Guitrie: On voit un peu dans le football les équipes militaires s'engagent dans ses compétitions, est-ce qu'on pourrait le voir dans le handball gabonais ?Sylvain Florian Pangou Mbembo: Je suis preneur et c'est vrai que je suis un chef militaire. Mais c'est pas à moi de répondre à cette question. Nous allons faire peut-être, nous avons l'ambition justement. Alors là, vous me faites dévoiler l'un de mes plans d'action, nous avons donc l'ambition de prendre l'angle avec les autorités militaires, notamment le secrétariat général du Ministère de la défense, de l'intérieur pour les intéressés à participer au championnat civile c'est un vivier où on pourrait trouver des athlètes.
Encore encore que les personnels qui constituent nos forces de défense et de sécurité sont issues de notre jeunesse donc sont passés par nos établissements dont parmi ces personnages là, il y en a qui ont pratiqué du handball pourquoi ne pas leur permettre de s'exprimer également en tant que club dans le championnat civil ? Au contraire nous sommes preneur, demandeurs et nous sommes preneurs.
Fabrice Guitrie: Quelles sont les innovations auxquelles on peut s'attendre pour cette Coupe ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Je ne pense pas qu'il y aura innovation, nous allons d'abord tenter de maintenir les acquis, renforcer et améliorer ce qui se fait déjà avant de penser d'innover. Il y a longtemps que la Coupe du Gabon ne s'est plus jouée, il faut d'abord qu'on réussisse à jouer en tenant compte de nos procédures passées pour voir si cela tient toujours et à partir de cet instant, on pourrait comme on dit dans l'armée, c'est le terrain qui commande la manœuvre. Les moyens que nous avons demandé est-ce qu'ils seront mis à disposition dans leur globalité ou cela va subir quelques coups et c'est en fonction de ce que nous aurons que nous allons aménager notre plan d'action et de voir peut-être à ce niveau si innovation, il y a.
Fabrice Guitrie: Mouila restera la ville d'accueil ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Nous allons garder le cliché datant c'est notre ambition mais après on peut aussi avoir d'autres instructions et nous nous attellerons à cela sinon pour le moment ce qui nous importe, c'est de jouer et aujourd'hui en fonction de notre climat il est difficile de jouer au mois de mars au mois d'avril sur un terrain, nu parce que on n'est pas à l'abri d'une pluie, est-ce que vous voyez et donc là, la Mouila nous offre un espace couvert où on peut avoir tous les athlètes réunies ce qui sera difficile à héberger tout le monde à Libreville et de trouver un stade aussi ouvert à Libreville et gratuits.
Fabrice Guitrie: Selon vous les habitants de Mouila gagnent quoi ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Lorsque la Coupe du Gabon se joue à Mouila, c'est près de 500 jeunes qui arrivent et avoir une population aussi dense en un temps record c'est le marché économique même de la ville qui prend une petite bouffée d'oxygène. Parce que si on doit se nourrir et puis ça apporte de l'animation et pour les jeunes qui partent d'autres localités pour arriver là-bas, c'est une forme de tourisme. Alors là ça donne encore une autre vertu du sport.
Le tourisme sportif et c'est vrai que de plus en plus on ressent aussi le besoin des autres ou bien de ceux de Mouila d'aller vers d'autres localités parce que ils veulent aussi découvrir on y pensera mais vous voyez le sport a donc plusieurs vertus et on dit que le sport a une vertu diplomatique lorsqu'on participe à des joux internationales. Mais là aussi même en interne ça une vertu touristique parce que le jeûne gabonais qui part de l'Ogooué Maritime et va dans la Ngounié ou Bien, dans le Haut Ogooué ce serait une découverte pour lui, il va découvrir une autre région de son pays.
Fabrice Guitrie: Quelle est la politique de la Fédération pour préparer au mieux les provinces sinon les ligues a arrivé avec des qualités à cette grande messe ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Déjà une des missions de la Fédération c'est la vulgarisation et le développement de la pratique du handball. Il y a des ligues qui sont en léthargie, il va falloir réveiller cette ligue là et donc nous avons l'ambition d'aller au plus près et Dieu merci le Ministère de l'Éducation Nationale a compris également qu'en développant le sport scolaire, ils ont besoin de travailler avec les fédérations. Parce que l'expertise se trouve dans les fédérations et les ligues techniques.
Donc ce mixage là de la Fédération Gabonaise de Handball et la Fédération gabonaise des sports scolaires feront en sorte que localement dans chaque province ou dans chaque département académique provincial, une passerelle sera mise en place pour que le handball reprenne du jeu dans les terrains, dans chaque localité pour nous, ça va participer à un autre programme de renouvellement de nos écuries parce que il faut de plus en plus s'intéresser à jeunesse à la partie du handball.
Je vous disais tantôt pour une autre équipe nationale lors de la dernière et un des enseignements que nous avons tirés lors de notre dernière participation était que notre équipe est vieillissante. Pour renouveler il faut aller chercher dans la jeunesse et pour que la jeunesse arrive à ce niveau avec autant avec du talent avec de la performance, il faut qu'il commence à jouer très tôt et où se trouve notre jeunesse si ce n'est dans les établissements.
Fabrice Guitrie: Quelle est la politique de la Fédération concernant le handball féminin ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: C'est la même dynamique, c'est la même approche que nous avons pour le handball féminin autant, nous voulons développer la pratique chez les jeunes. Et quand je dis chez les jeunes, c'est sans distinctions de genres, c'est les deux sexes. Donc il y a un besoin de renouveler le handball féminin chez nous, il est quasiment inexistant. Sauf chez les jeunes dans la province de la Ngounié, dans l'Ogooué Maritime et timidement dans l'Estuaire.
Fabrice Guitrie: Pour avoir une Coupe du Gabon XXL, quel montant le vainqueur peut s'attendre sous l'ère du Général président ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Je ne saurais me prononcer à ce stade, parce que cela dépendra de l'enveloppe mise à ma distribution et éventuellement des contributions de certaines partenaires.
Fabrice Guitrie: Cette Coupe du Gabon portera un nom particulier ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Au moment opportun nous communiquerons là-dessus.
Fabrice Guitrie: Des prochains défis peut-être ?
Sylvain Florian Pangou Mbembo: Le prochain défi, c'est celui d'intéresser la jeunesse gabonaise dans la pratique du handball, ramener le championnat cadet, championnat junior et surtout inviter les clubs qui jouent le championnat élite et professionnel d'avoir en leur sein dans leur rang les petites catégories.
Fabrice Guitrie: Président merci.




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