Gabon-Handball: Les textes, les tensions et les vérités de la Fégahand et de la Lineph

Par/Fabrice Guitrie

À l’approche des élections à la Fédération Gabonaise de Handball (Fégahand) et à la Ligue Nationale de Handball (Lineph) tenue le week-end dernier, les débats s’enflamment et soulèvent des questions de fond sur la gouvernance, les textes, les personnalités en lice et surtout, l’avenir d’une discipline à la recherche de stabilité et de crédibilité. 

Des textes en débat mais mal connus ?

Le cœur du débat actuel repose sur la légitimité et l’interprétation des textes encadrant la gestion du handball gabonais. Pour plusieurs observateurs comme le journaliste sportif Djibril Wagna, le problème réside dans l’absence d’un véritable cadre juridique clair sur le financement du sport au Gabon. Si la loi 033/2020 et le décret 447 évoquent la responsabilité de l'État dans le soutien aux fédérations sportives, aucun mécanisme clair et opérationnel n’a encore été mis en place.

Résultat, la Fégahand, comme beaucoup d’autres fédérations, dépend du bon vouloir politique et des relations personnelles que ses dirigeants entretiennent avec le pouvoir.

ASSÉLÉ vs PANGO : Deux visions, deux réseaux

Le duel entre Nicole ASSÉLÉ, ancienne présidente au carnet d’adresses bien fourni, et Sylvain Florient PANGO, président sortant en quête de reconduction, symbolise le choc entre l’expérience politique et l’ancrage administratif.

Nicole ASSÉLÉ bénéficie d’un passé prestigieux et d’une notoriété qui dépasse le cadre sportif. Mais sa proximité passée avec le pouvoir déchu limite aujourd’hui son influence sur les cercles décisionnels actuels. Peut-elle encore peser sur l'appareil étatique pour relancer la discipline ?

PANGO Sylvain Florient, bien qu’accusé de passivité durant son mandat, entretient de bonnes relations avec l'administration en place, ce qui pourrait constituer un atout décisif, notamment sur le plan du financement. Mais son manque de résultats visibles le fragilise auprès de la base.

Lineph: entre posture et influence

Au niveau de la Lineph, le débat est tout aussi tendu. Les candidatures de Merfun Kassa Kombila, président sortant, et Adrien Mouckala Douckaga, présenté comme l’homme des réseaux privés, ont cristallisent les discussions.

Kassa Kombila a renforcé les structures administratives, mais n’a pas su débloquer de financements conséquents, selon ses détracteurs.

Adrien Mouckala Douckaga, à l'inverse, semble avoir su mobiliser des ressources financières, notamment au profit de la Ligue de l’Estuaire, bien qu’il soit perçu comme politiquement moins influent.

Les avis sont partagés, et certains, à l’image de Nyama Souza, appellent à une cohabitation stratégique, confier la présidence à un profil administratif et expérimenté, pendant que d’autres s’investissent en soutien logistique, financier ou technique.

Le vrai débat : l’avenir du handball

À travers les interventions, un constat émerge, le handball gabonais souffre autant d’un déficit de financement que d’un manque de vision commune. Et si les candidats polémiquent, c’est aussi que le système est instable aucune garantie pérenne de financement, une faible implication du secteur privé, une dépendance quasi totale à l'État et des textes souvent méconnus ou non appliqués.

Dans ce tumulte, les jeunes générations appellent à un débat responsable. « Pourquoi attendre les élections pour se mobiliser ? », interroge OlOuwatOgni, pointant une hypocrisie ambiante où chacun attend le bon moment pour briller puis disparaît.

Et maintenant ?

Les élections à venir devront aller au-delà des égos et des réseaux. Le véritable enjeu reste comment assurer un avenir viable au handball gabonais ? Avec qui, quels moyens, et quelle vision sur quatre ans ?

Un candidat bien positionné politiquement peut attirer des subventions, mais sans projet clair, ce financement s’épuise. À l'inverse, un bon technicien sans soutien institutionnel restera impuissant.

L’heure est donc à la lucidité collective, à l’engagement sur la durée, et à la mise en œuvre des textes existants. Car sans cadre juridique appliqué, sans consensus, le handball gabonais risque encore de tourner en rond.

Commentaires

  1. Non voulons l'avancé du handball au niveau national et international nous votons pour Dr Nicolle assélé

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  2. Nicole Assélé est "l'homme" de l'affaire. Elle a fait ses preuves et est la seule capable entre les deux candidats à redorer le blason du Handball gabonais. Elle maîtrise mieux les rouages administratifs, techniques et institutionnels du Handball de haut niveau.

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