46e Championnat d’Afrique des Clubs Champions : la Fégahand et la Lineph doivent assumer leurs échecs
Par/Fabrice Guitrie
Le club gabonais Manga DFIP Handball a échoué d’un souffle aux portes des demi-finales du 46e Championnat d’Afrique des Clubs Champions, s’inclinant 28-27 face à Red Stars de Côte d’Ivoire. Une défaite frustrante, tant la performance du représentant gabonais fut pleine de courage, de maîtrise et d’abnégation. Mais derrière cet échec sportif honorable se cache une autre réalité, plus dérangeante. Celle de l’impréparation chronique du handball gabonais, conséquence directe des manquements de la Fédération gabonaise de handball (Fégahand) et de la Ligue nationale de handball (Lineph).
Sans championnat régulier, sans compétitions locales dignes de ce nom, les clubs gabonais avancent dans le flou, livrés à eux-mêmes. Le contraste est saisissant, pendant que d’autres nations peaufinent leurs systèmes de jeu au fil de tournois bien structurés, les formations gabonaises doivent improviser leurs préparations, faute d’organisation nationale.
Et pourtant, Manga DFIP HB a su exister sur la scène africaine, non pas grâce à une politique fédérale efficace, mais grâce à son propre sérieux et au soutien indéfectible de son sponsor Eramet/Comilog. C’est cette implication privée qui a permis à l’équipe de se préparer convenablement, de voyager dans de bonnes conditions et d’honorer le drapeau gabonais avec dignité et la bonne volonté du Ministère des sports.
Ce parcours doit donc amener la Fégahand et la Lineph à un examen de conscience. Leur incapacité à relancer un véritable championnat et coupe du Gabon pour le premier cité, à organiser le moindre tournoi préparatoire même sous la forme du traditionnel handball jeu de cuir est une faute lourde qui pénalise la performance des clubs et freine la progression des athlètes.
Comme l’a confié un membre du staff de Manga DFIP, amer mais lucide :
« On ne peut pas rêver de titres continentaux sans structure solide à la base. Le courage des joueurs ne suffira pas éternellement. »
Le message est clair. Le handball gabonais mérite mieux. Les efforts isolés des clubs ne peuvent pallier éternellement les manquements institutionnels. Il est temps que les dirigeants fédéraux prennent leurs responsabilités, redonnent vie aux compétitions locales et offrent un cadre de développement digne des ambitions du pays.
En attendant, Manga DFIP peut sortir la tête haute de cette aventure marocaine. Avec son sérieux, son engagement et le soutien de ses partenaires, le club prouve que le talent existe bel et bien au Gabon. Il ne manque qu’une chose : une fédération et une ligue à la hauteur de ce potentiel.

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