CDM 2026-Éliminatoires: Les Panthères, un parcours de leader injustement relégué au tour de cadrage

En zone mixte Mario Lemina s'insurge contre les critiques fade contre Alan Do Marcolino 

Par/Fabrice Guitrie

Avec 25 points au compteur et une seconde place du groupe F, les Panthères du Gabon bouclent une campagne éliminatoire historique pour la Coupe du Monde 2026. Exceptionnelle par la qualité du jeu en des moments, la combativité et le renouveau insufflé par Thierry Mouyouma dans ses jours de grace, cette performance aurait suffi à une qualification directe dans bien d’autres groupes. Pourtant, les Gabonais devront passer par le tour de cadrage dès le 13 octobre prochain face au Nigeria, une injustice au regard de leur parcours exemplaire. 

Un parcours digne des grandes nations

Le Gabon a mené une campagne solide, équilibrée, et marquée par une résilience collective rarement observée ces dernières années. Malgré l’absence prolongée lors de certains matchs de plusieurs cadres (Pierre-Emerick Aubameyang, Alevina, Moussounda, Babicka…), l’équipe nationale a su garder le cap. Sous la houlette d’un Thierry Mouyouma parfois critiqué pour certains choix tactiques ou de composition, les Panthères ont démontré une capacité d’adaptation remarquable.

Si le sélectionneur a connu des hauts et des bas dans ses décisions, il a surtout eu le courage d’innover, de faire confiance à la jeunesse, et de construire un collectif tourné vers l’avenir et faire revenir dès joueurs d'expérience. Ce pari audacieux s’est traduit par des victoires convaincantes et une stabilité défensive retrouvée.

Mouyouma, entre critique et mérite

Arrivé avec la réputation d’un technicien méticuleux, Thierry Mouyouma a su redonner une identité de jeu et une discipline tactique à une équipe souvent en manque de repères sous Patrice Neveu. Son retour sur le banc national en tant que sélectionneur après une période d’éloignement n’a pas été sans heurts, mais il a su retrouver la dynamique de ses premières sorties. 

Certes, certains choix comme la gestion de certains matchs-clés ou la titularisation de jeunes à des postes sensibles ont suscité des interrogations. Mais son travail de fond reste incontestable pour beaucoup il a bâti une équipe cohérente, combative et unie, prête à se battre jusqu’au bout pour une qualification mondiale historique.

L’unité comme clé de réussite

Dans cette équipe, l’esprit de groupe prime sur tout. Un message que Mario Lemina a parfaitement incarné à l’issue du dernier match contre le Burundi à Franceville. Le milieu de terrain, l’un des leaders du vestiaire, a tenu à défendre Alan Do Marcolino en zone mixte, jeune attaquant moqué sur les réseaux pour sa prestation jugée moyenne.

« Aujourd’hui on a un parcours de leader, un parcours de premier. Forcément, on est un peu déçus de passer par les barrages ; dans d’autres groupes, on serait premiers. Mais on est fiers de ce qu’on a produit, on avait à cœur de montrer un autre visage. (...) Il faut féliciter les jeunes, surtout Alan Do Marcolino. C’est un garçon avec beaucoup de potentiel, il faut lui donner du temps. On ne lâchera personne je l'avais déjà dit des années avant, ce genre de match n'est pas facile il faut encourager les jeunes que de les détruire ainsi », a martelé Lemina. 

Ce soutien public résume l’état d’esprit du groupe, solidarité, humilité et confiance mutuelle. Dans une sélection en pleine reconstruction, cette cohésion représente sans doute la plus grande victoire du staff et du sélectionneur.

Une injustice sportive

Le paradoxe saute aux yeux, 25 points au compteur, un jeu séduisant au départ des éliminatoires, une défense solide, une attaque performante… et pourtant, une place en barrage. Quand certaines nations terminent premières de leur poule avec 17 ou 18 points seulement, difficile de ne pas parler d’injustice sportive. Mais au-delà de la déception, ce scénario renforce la détermination d’un groupe qui se sait capable de renverser les montagnes.

Cap sur le Nigeria : un nouveau défi

Le 13 octobre, les Panthères affronteront le Nigeria et attendre le vainqueur du Cameroun - RDC pour une place historique à la Coupe du Monde 2026. Un choc à la hauteur de leurs ambitions, face à une grande nation du continent. Loin d’être résignés, les Gabonais arrivent dans ce tour de cadrage avec une mentalité de vainqueurs et la conviction que leur aventure n’est pas terminée.

Si le Gabon n’a pas obtenu la récompense immédiate de ses efforts, il a gagné bien plus le respect du continent, la renaissance d’un collectif et la promesse d’un avenir radieux pour le football national.

Commentaires

  1. Le vainqueur de ce tournoi à 4 n'est pas automatiquement qualifié pour la coupe du monde comme vous le dites, le vainqueur de la finale doit rencontrer une équipe rencontrer une équipe d'un autre continent. Le chemin est encore long.

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