Basketball-Retour à l’unité: les quatre ligues rebelles font la paix avec la Fégabab
Par/Fabrice Guitrie
Longtemps fracturée par des querelles internes, la grande famille du basketball gabonais entrevoit enfin un horizon plus apaisé. L’Estuaire, l’Ogooué-Maritime, le Haut-Ogooué et le Moyen-Ogooué, quatre ligues majeures qui avaient claqué la porte de la Fédération Gabonaise de Basketball (Fégabab), ont officiellement annoncé leur retour à la table fédérale. Un geste fort, dicté, disent-elles, par « l’amour de leurs joueurs » et le souci de préserver l’intérêt supérieur de la discipline.
Un tournant qui intervient après plusieurs mois de tensions nées de la réélection controversée de Willy Conrad Asseko en janvier 2025, un scrutin qualifié de « mascarade » par le ministère des Sports et de nombreuses parties prenantes. Exclues du processus électoral et privées de vote, ces ligues s’étaient mises en réserve, dénonçant de graves irrégularités et un fonctionnement jugé antidémocratique. Résultat, une Fégabab affaiblie, isolée, et sans véritable soutien institutionnel.
Mais le 25 novembre dernier, un communiqué conjoint est venu rebattre les cartes. Après une série de concertations menées en coulisses, la confiance semble avoir été partiellement restaurée. Les quatre ligues affirment vouloir tourner la page des divisions, renouer le dialogue et reprendre pleinement leur collaboration avec la Fédération. Une décision « solidaire et responsable », assurent-elles, pour ne pas sacrifier plus longtemps les compétitions, la formation et le développement des jeunes basketteurs.
Ce retour n’efface pas les zones d’ombre du passé récent, ni les interrogations persistantes sur la gouvernance fédérale. Le ministère, toujours en froid avec l’équipe de Willy Conrad Asseko, n’a jamais véritablement caché son désapprobation et continue de jouer la prudence, notamment sur les questions de financement. L’apaisement annoncé ne vaut donc pas blanc-seing, il constitue plutôt une trêve nécessaire pour relancer les activités et sauver une saison déjà fragilisée.
Pour autant, ce rapprochement est porteur d’un symbole fort : celui d’un basketball qui préfère la construction à la confrontation. Les ligues disent vouloir désormais concentrer leurs efforts sur l’unité, la performance et le rayonnement national et international de la discipline. Elles réaffirment leur disponibilité à bâtir avec la Fégabab un cadre plus inclusif, plus serein et plus respectueux des principes démocratiques.
Reste à savoir si ce retour à la maison marquera le début d’une véritable réconciliation ou d’un simple cessez-le-feu. Une chose est sûre les joueurs, premiers concernés, attendaient ce moment depuis longtemps. Leur avenir sportif dépendait de ce sursaut de responsabilité.
Désormais, le ballon est entre les mains de la Fédération, qui devra prouver qu’elle a entendu le message de ses ligues et qu’elle est prête à ouvrir un nouveau chapitre, plus transparent et plus rassembleur.

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