CAN Handball 2026: Le Marocain Noureddine parachuté à la tête des Panthères

CAN 2026: Le Gabon piégé une nouvelle fois par la Fégahand.

Par / Fabrice Guitrie

La Fédération Gabonaise de Handball (Fégahand) vient encore de servir au pays l’un de ces scénarios dont elle détient tristement le secret, l’improvisation, la précipitation dans l'art du retard, et une gestion à courte vue. À un mois de la CAN Handball 2026, c’est un sélectionneur étranger, le Marocain Noureddine, qui est parachuté à la tête des Panthères. Une mission éclair, sans projet, sans plan, sans camp de base, sans véritable préparation. Un choix “pompier”, qui ressemble plus à une manœuvre de façade qu’à une politique sportive sérieuse. 

Le Gabon n’apprend décidément jamais de ses erreurs. Et la Fégahand non plus. Un sélectionneur d’urgence symptôme d’un système malade. Recruter un technicien pour un mois, en période pré-compétition, confirme l’état de chaos d’une fédération déjà décriée pour ses promesses non tenues, son manque d’organisation et ses décisions à l’opposé des standards internationaux.

Dans n’importe quel pays sérieux, le sélectionneur arrive au début d’un cycle, pas à la fin. Ici, la Fégahand active ce que l’on peut appeler “le calcul Coubertin”, participer pour participer, sans ambition, sans stratégie, sans respect pour l’équipe nationale. Cette fuite en avant permanente insulte les athlètes qui, eux, méritent de vraies conditions de travail.

Le ministère des Sports ne doit pas avaliser cette improvisation tout le temps. L’État ne peut plus cautionner des décisions aussi absurdes. Ce recrutement express n’est ni un plan sportif ni une vision c’est un pansement posé sur une hémorragie.

Il appartient désormais au ministère des Sports d’intervenir, non pour se substituer à la fédération, mais pour refuser d’être complice d’une gestion irresponsable. Car financer, valider ou laisser passer de telles décisions équivaut à normaliser l’amateurisme.

Un modèle dépassé, un pays pris en otage. À un mois d’une compétition continentale, aucune équipe ambitieuse ne se prépare dans ces conditions. Aucune.

Le Gabon est le seul pays qui semble accepter ou subir que l’équipe nationale devienne un laboratoire improvisé, où l’on teste des solutions d’urgence au lieu de bâtir un projet de performance.

Il ne s’agit plus de sport, il s’agit de gouvernance. Ce qu’il faut faire immédiatement face à cette situation, trois mesures urgentes s’imposent. Exiger de la Fégahand un plan technique clair, même minimal, définissant objectifs, programme de préparation, 

critères de sélection, et responsabilités. Conditionner tout financement public à la mise en place d’un encadrement stable, même si cela oblige à confier temporairement la sélection à un staff local mieux préparé que ce “pompier” parachuté. Ouvrir enfin un audit de gestion sur les choix techniques et administratifs de la Fégahand, dont les incohérences à répétition nuisent à l’image du handball national.

Le Gabon vaut mieux que l’improvisation. Le sport gabonais mérite des structures dignes de ce nom. Il mérite des dirigeants responsables. Il mérite des entraîneurs installés dans le temps. Pas des solutions expédiées, bricolées dans la panique, au mépris de l’équipe nationale.

Si rien n’est fait aujourd’hui, demain sera pire. Et la Fégahand continuera de faire du handball une discipline de crises et non de performance. Le ministère des Sports doit taper du poing sur la table. Il en va de l’honneur du pays et de la crédibilité même du sport gabonais.

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