CAN Maroc 2025: la délégation gabonaise à deux vitesses, le scandale de trop
Par/Fabrice Guitrie
Ce qui devait être une vitrine de sérieux et de rigueur pour le football gabonais au Maroc s’est transformé en une démonstration criante de désordre, d’injustice et de manquements graves dans l’organisation et la gestion de l’équipe nationale. À Agadir, loin des projecteurs du terrain, un autre match s’est joué, celui des privilèges, des passe-droits et d’une gouvernance à la dérive.
Sur place, le contraste a choqué plus d’un observateur.
Tandis que des conseillers du ministre des Sports se déplacaient aisément, véhiculés et pris en charge, une grande partie des officiels gabonais étaient laissés à pied, livrés à eux-mêmes. Plus troublant encore, des figures de premier plan, à l’image du général Mangolo, ainsi que plusieurs cadres du ministère des Sports et de la Fégafoot, ont subi ce traitement indigne d’une mission officielle internationale. Une situation incompréhensible, révélatrice d’un profond malaise organisationnel.
Le récent communiqué du Conseil des ministres et la position ferme du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, résonnent aujourd’hui comme un avertissement clair. À l’heure où l’État appelle à la responsabilité, à la transparence et à l’exemplarité dans la gestion des affaires publiques, il serait peut-être souhaitable que certains responsables rendent le tablier avant que tout ne se gâte davantage.
Car le vent turbulent qui souffle depuis Agadir n’a rien d’anodin.
En coulisses, des manigances soigneusement dissimulées commencent à refaire surface. Des frais de mission, pourtant officiellement débloqués pour l’ensemble de la délégation, ne seront jamais perçus par tous on annonce payer à Libreville, un vrai plan foireux. La raison ? Une gestion opaque, où une partie de ceux qui tiennent les cordons de la bourse, avec la complicité présumée d’un membre influent de la Fégafoot jouant de ses relations à la Direction générale des Sports, aurait décidé de « faire le game » sur l’argent public.
Dans cette logique perverse, les plus influents se partageraient le gâteau, pendant que les « makayas » se contenteraient du strict minimum, le voyage, quelques photos souvenirs en terre marocaine, et beaucoup d’amertume. Une pratique qui alimente frustrations, divisions et perte de confiance, au moment même où le football gabonais a besoin d’unité et de crédibilité.
Ce nouvel épisode confirme une triste réalité, le scandale n’est pas prêt de quitter notre football. Tant que les mêmes méthodes perdureront, tant que l’impunité primera sur l’éthique, les Panthères continueront de payer, sur et en dehors du terrain, le prix fort de dérives qui n’ont que trop duré.

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