FÉGAHAND : Les mêmes promesses pour les mêmes impasses

Par/Fabrice Guitrie

À chaque sortie médiatique, la Fédération gabonaise de handball (FÉGAHAND) semble renouer avec une vieille habitude, promettre davantage qu’elle ne réalise. Ce dimanche, autour d’un déjeuner de presse marqué par une organisation approximative, le président Sylvain Florient Pangou Mbembo réélu au terme d’un processus qualifié d’anti-démocratique a de nouveau déroulé un catalogue d’engagements qui, à y regarder de près, risquent d’avoir le même destin que les précédents finir dans le vide. 

Cette saison à peine entamée mais toujours au point zéro pour le handball laisse déjà planer un parfum d’inachevé. Pas de véritable planification, aucune compétition structurante, pas même un semblant de mise en jeu officielle. Pendant que les nations voisines avancent, le handball gabonais patine, faute d’une vision solide et d’un pilotage cohérent.

Le président de la FÉGAHAND a pourtant annoncé l’ambition de préparer la sélection nationale pour le prochain rendez-vous continental à Kigali, une compétition cruciale puisqu’elle ouvre la porte à la Coupe du monde. Pour cela, la fédération dit avoir saisi une fois de plus le ministère des Sports. « Déjà saisi depuis le début d’année », rappelle Pangou Mbembo, comme si la répétition de la démarche suffisait à cacher le manque de résultats concrets et de préparation nationale.

Du côté de la préparation, une piste marocaine est évoquée. Une convention existe, affirme la fédération, mais ses contours restent, là encore, à finaliser avec la Direction technique nationale. Rien de nouveau sous le soleil des intentions, quelques annonces et aucune certitude.

Le constat est amer, pas de Coupe du Gabon, aucun tournoi local, un calendrier fantôme. Comment prétendre relancer une discipline sans compétitions de référence ? Comment espérer bâtir une élite quand la base s’effrite faute d’activité régulière ?

À cela s’ajoute l’hypothèse d’une participation au Challenge Trophy prévu au Cameroun du 16 au 20 mars. Une compétition où le Gabon brille surtout par son absence depuis plusieurs années. Là encore, l’annonce tient davantage du souhait que d’un véritable projet structuré. l'État ne peut continuer à soutenir un tel flou au même titre que des clubs de football mercenaires, ceci doit cesser.

Au final, les handballeurs gabonais ont entendu beaucoup de « bonnes nouvelles » ce dimanche. Mais ils les ont déjà entendues, saison après saison sur l'ancien mandat de 4 pour zéro organisation. Le problème n’est plus la communication, mais la crédibilité.

Reste une question fondamentale le ministère des Sports souvent perçu comme le « ministère du football » en raison de ses arbitrages budgétaires  continuera-t-il de brandir la sempiternelle excuse des difficultés de trésorerie dès qu’il s’agit d’une discipline autre que le ballon rond ?

En attendant, le handball gabonais reste suspendu entre promesses répétées et réalités inchangées. Une zone grise dont seule une gouvernance sérieuse, cohérente et transparente pourra enfin l’extraire.

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