Gabon–Basket-ball : un autre feuilleton se dessine
Par/Fabrice Guitrie
Le basket-ball gabonais replonge, une fois de plus, dans une zone de turbulences institutionnelles dont il peine à s’extraire. À quelques jours seulement de la date annoncée pour le tournoi de la montée, prévu du 26 au 30 décembre 2025, la Ligue nationale de basket-ball (LINAB) se retrouve au cœur d’un imbroglio administratif qui met en lumière les fragilités persistantes de la gouvernance de la discipline.
Conduite par Gabin Nzeng, figure emblématique du basket national, la LINAB a officialisé l’organisation de cette compétition censée relancer la dynamique du basket d’élite. Mais le décor choisi – une salle de la cité des Ailes, pompeusement appelée « gymnase » a déjà suscité indignation et malaise. Pour de nombreux observateurs, il s’agit là d’un symbole douloureux comment prétendre reconstruire un basket compétitif dans des infrastructures jugées indignes d’un pays qui se veut ambitieux sur le plan sportif ?
Au-delà de la question des installations, c’est surtout la procédure administrative qui crispe les relations. Selon les informations confirmées par le secrétariat général de la Fédération gabonaise de basket-ball (Fégabab), la LINAB aurait adressé son courrier de demande d’affiliation et d’autorisation le mercredi 24 décembre, jour férié, alors même que l’administration fédérale était officiellement fermée. Une démarche tardive, presque irréaliste, quand on sait que le tournoi est annoncé pour démarrer à peine deux jours plus tard.
Jointe pour clarification, la Fégabab est restée ferme la demande d’affiliation ne peut être traitée dans de telles conditions. En clair, la ligue nationale ne dispose pas, à ce stade, de l’aval administratif indispensable pour organiser une compétition officielle. Résultat immédiat le tournoi de la montée est plongé dans une impasse, suspendu à une régularisation qui semble difficile à obtenir dans les délais impartis.
Du côté de la LINAB, les proches de la structure plaident la bonne foi. Ils rappellent que l’objectif principal est le retour du basket d’élite, la redynamisation des clubs et la relance d’une discipline qui a longtemps fait vibrer le public gabonais. Pour eux, un compromis reste possible, à condition que l’intérêt supérieur du basket-ball prime sur les rigidités administratives et les querelles de positionnement.
Mais ce nouvel épisode pose une question de fond le basket gabonais peut-il continuer à fonctionner dans l’improvisation permanente ? L’organisation d’un tournoi majeur ne saurait se décider sans une anticipation rigoureuse, une conformité réglementaire et un dialogue constant entre la ligue et la fédération. À défaut, chaque initiative, même animée de bonnes intentions, risque de se transformer en crise.
Que faire pour sortir de cette impasse ? La solution passe inévitablement par une concertation urgente entre la LINAB et la Fégabab, sous l’égide, pourquoi pas, du ministère des Sports. Une réunion exceptionnelle, une autorisation provisoire ou un report du tournoi pourraient constituer des pistes réalistes. À plus long terme, il devient impératif de clarifier les rôles, les procédures et le calendrier sportif afin d’éviter que le basket-ball gabonais ne soit condamné à revivre, saison après saison, le même feuilleton.
Car à force de crises répétées, c’est la crédibilité de toute une discipline qui s’érode, au détriment des clubs, des joueurs et d’un public en attente de sérieux et de vision.

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