Panthères du Gabon: s’entraîner sans Aubameyang, jouer pour soi et pour le peuple

Par/Fabrice Guitrie

Veille à Marrakech, sous un ciel calme mais chargé de symboles, les Panthères du Gabon ont effectué leur dernier entraînement avant d’affronter la Côte d’Ivoire. Une séance particulière, marquée par l’absence de Pierre-Emerick Aubameyang, qui a quitté le groupe pour regagner Marseille, mais surtout par une atmosphère étonnamment libérée, presque déconnectée des pesanteurs qui ont accompagné cette campagne. 

Sans leur capitaine emblématique, le groupe s’est présenté sur la pelouse sans faux-semblants. Pas de tension excessive, pas de discours creux, mais une volonté visible de terminer cette aventure avec dignité. Autour de Denis Athanase Bouanga, désormais figure de proue offensive, les joueurs ont travaillé avec sérieux, concentration et un certain lâcher-prise. Comme si, paradoxalement, le poids s’était allégé.

Car ce match, les Panthères doivent le jouer sans pression inutile. Pas pour Thierry Mouyouma, dont les choix ont suscité incompréhensions et frustrations. Pas pour ces forces obscures, ces « chats noirs » tapis dans les couloirs de la Fégafoot, toujours prompts à tirer les ficelles loin du terrain. Pas non plus pour le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema. 

Ce match, ils doivent le jouer pour eux-mêmes. Pour ces joueurs qui ont accepté les sacrifices, les critiques, parfois l’humiliation publique. Pour ce peuple gabonais qui, malgré les déceptions, a accompagné l’équipe jusqu’au bout, entre espoir et résilience. Pour leurs coéquipiers laissés sur le carreau, artisans des éliminatoires mais écartés de la phase finale sans explications convaincantes, victimes collatérales d’une gestion sportive contestée.

Sur le plan tactique, la séance a mis l’accent sur la fluidité offensive, les transitions rapides et le bloc compact, signes que le staff cherche avant tout à éviter un naufrage final. Bouanga, très actif, a multiplié les appels et les prises de responsabilité, incarnant ce leadership de terrain que réclame ce groupe en quête de repères.

Demain, face à la Côte d’Ivoire, il ne s’agira plus de calculs, ni d’avenir hypothétique. Il s’agira d’un match de vérité, d’orgueil et de respect. Respect du maillot, respect du public, respect de ceux qui ont cru en cette équipe.

Les Panthères n’ont peut-être plus grand-chose à gagner au classement, mais elles ont encore leur honneur à défendre. Et parfois, c’est dans ces moments-là que se révèlent les vrais hommes.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Gabon: L'opportunisme des présidents des fédérations sportives.

Patrick Barbera Isaac : nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports